Non reçu par Macron, le gilet jaune Petit Jean (rencontré lors de la 3ième ADA à Monceau; voir le billet sur cette ADA) va faire une grève de la faim devant l’ONU pour dénoncer les violences policières.
Il a pris son bâton de pèlerin le 1er juin, de Marseille, à pied, pour dénoncer les violences policières subies par les medics, direction Paris. N’ayant pas été reçu par Emmanuel Macron, il projette d’entamer une grève de la faim, à Genève, sur la place des Nations.
Gilet jaune depuis la première manifestation du 17 novembre 2018, cet ancien militaire et sapeur-pompier, qui a « la passion de porter secours à autrui », a endossé un Gilet blanc depuis janvier. « Un frère est venu me chercher un jour, en me disant qu’il avait besoin de moi en ville, dans les manifs, raconte celui qui se fait appeler Petit Jean. Il m’a offert un t-shirt de secouriste. J’ai commencé à aider les gens, dans les rues de Marseille. »
Un ultimatum lancé à Emmanuel Macron
Ce medic porte secours à tous ceux qui en ont besoin, dans les manifs des Gilets jaunes, manifestants comme policiers. « Je respecte les règles de déontologie. Je suis neutre, medic, avec un coeur Gilet jaune. » A la différence des street medics qui ne portent assistance qu’à leurs « frères » Gilets jaunes. Tous dénoncent les violences policières qu’ils subissent et les fréquentes saisies de matériel de soins, alors même que ces soignants de profession ou volontaires ne sont là que pour porter secours… C’est précisément pour dénoncer ces violences que Petit Jean marche depuis 2 000 km. « C’est la colère qui m’a dicté d’entreprendre cette marche pacifique et revendicatoire. Nous sommes victimes de violences policières extrêmement graves. Certains d’entre nous sont blessés. C’est un crime de guerre. Des amis secouristes ont été placés en garde à vue, les policiers nous volent du matériel, nous infligent des amendes. » Parti de Marseille, l’ancien militaire passe par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, à Genève, avant de rejoindre la capitale pour rencontrer le président de la République et lui remettre un courrier, le 12 juillet. « On a refusé de me recevoir. Du coup, j’impose un ultimatum à Emmanuel Macron, afin qu’il m’écoute et prenne une position claire sur les medics et street medics . »
Grève de la faim à Genève
A raison d’une trentaine de kilomètres de marche quotidiens, Petit Jean a décidé de repartir en direction de la place des Nations, au cœur de Genève, où il projette d’entamer une grève de la faim. De passage à Bellegarde, dimanche 11 août, il a été accueilli par les Gilets jaunes locaux qui lui ont offert le gîte et le couvert. Depuis l’étape à Brie-Comte-Robert, son ami Jo assure l’assistance, à bord d’une Jeep militaire. D’autres, comme Angela, Marc, Isabelle et Arnaud, marchent également avec lui, depuis plus ou moins longtemps. « C’est une expérience humaine incroyable, très enrichissante, mais éprouvante, termine Petit Jean. J’ai très mal aux jambes mais je suis déterminé. Je me bats avec toute mon âme. Je ne lâcherai rien, j’irai jusqu’au bout, je suis prêt à mourir pour cette cause. »
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