L'affaire de L'Eure, la messe, le prêtre et les Gilets jaunes...
une ou plusieurs vidéos ont été postés sur des groupes FB, twitter. Le nombre de vues des vidéos est vertigineux, en si peu de temps, sur les réseaux sociaux. voir les video ci-dessous.Des articles de journaux pleuvent sur cette présence de GJ dans une toute petite église de village, mais plus encore sur ce prêtre qui chante sur des airs bien connus des GJ à la fin de la messe.
Les medias se sont accaparés de cette "affaire". On peut lire, par exemple, le titre du Parisien : " Messe anti-Macron : Francis Michel, l’abbé qui empoisonne la vie du diocèse d’Évreux ". Certains médias évoquent même des chants GJ durant la messe !
La messe, ce dimanche 2 juin 2019, s'est déroulée de bout en bout, jusqu'à son dernier terme, sans écart au dogme ni à la liturgie, dans le plus grand respect des fidèles et du lieu cultuel. Les chants ont eu lieux après la messe, une fois les fidèle sortis.
Tout est venu d'un élan spontané de gilets jaunes qui voulaient rendre hommage à ce prêtre hors norme.
La volonté de ceux qui ont partagé les vidéos était, je crois, de rendre contagieuse leur joie. Certains ne disaient-ils pas, après l'événement, "c'était énorme !". D'autres ont trouvé plaisir a assister à une messe alors même que cela faisait longtemps qu'ils n'avaient mi les pieds dans une église ! C'est cela qu'il fallait retenir. Un moment sans gravité, populaire, anachronique et unique.
Moralité : Ceux qui portaient en haine ce prête ont trouvé-là l'occasion d'une revanche. Ils n'ont pas manqué de se servir d'un fait spontané, généreux, joyeux, pour servir des fins qui échappent à bien des gilets jaunes.
Que risque le prêtre ? Saisie de la question par l’évêché, le représentant de l’Etat écrit ce jour au procureur de la République d’Evreux car l’affaire pourrait bien constituer une entorse à l’article 26 de la loi de 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat...
Chaque GJ a ses opinions politiques (cet homme de 70ans est traditionaliste, monarchiste et jacobin) mais cet homme a compris l'esprit des GJ des rond-points et y participe depuis longtemps.
Dans un article daté du 7 Fév 2019, l'abbé Michel a fait le choix de s'afficher aux côtés des Gilets jaunes au risque d'agacer. Qu'importe pour l'homme qui a retrouvé un élan et se veut fidèle à ses origines modestes
« Avec les Gilets jaunes, j’ai retrouvé une communauté de frères. Avec eux, je prends aussi conscience de mon bonheur. Je suis privilégié par rapport à beaucoup d’entre eux qui ne gagnent vraiment rien, qui ne peuvent même pas partir en vacances et vivre décemment », confiait-il récemment dans les colonnes d’Actu Normandie.
Après avoir béni les ronds-points ou encore emmailloté Jésus d’une chasuble jaune, il poursuit donc son engagement. Sauf que depuis 2016, Francis Michel est frappé de « suspense a divinis ». Une sanction qui interdit au clerc l’administration des sacrements « sauf à des fidèles en danger de mort » selon le droit canonique.
Celui qui aura 70 ans le 28 juin prochain s’est senti appelé sur les ronds-points. « Dans l’Église, je me sens mis à part. Avec les Gilets jaunes, j’ai retrouvé une communauté de frères. Avec eux, je prends aussi conscience de mon bonheur. Je suis privilégié par rapport à beaucoup d’entre eux qui ne gagnent vraiment rien, qui ne peuvent même pas partir en vacances et vivre décemment. »
Les manifestants sont même devenus des amis proches. « Je me sens un peu leur aumônier. Je les aime tous car ce sont des gens de conviction ! Eux, ne sont pas des moutons ! À ce propos, le pape a dit qu’il fallait sentir l’odeur de ses brebis. C’est ce que je fais quand chaque jour je reviens chez moi, les habits imprégnés des fumées des braseros. »
Que faisait-il donc l’abbé sur les barrages ? Il bloquait.
Je passais de voiture en voiture pour prévenir qu’il n’y avait que 5 minutes d’attente. Et lorsque nous en avions, nous donnions un gâteau et un café. »
Aujourd’hui encore, il se rend quotidiennement à Bernay, au rond-point du viaduc. « J’y ai planté 12 croix pour symboliser les Gilets jaunes morts depuis le début du mouvement. On m’a dit qu’il y en avait 14, j’en rachèterai donc deux de plus. »
L’abbé a également affiché les portraits des Gilets jaunes blessés, placardés à la porte de l’église. Au passage, la méthode rappelle celle de Luther. « On me dit que c’est déplacé, je réponds qu’on ne verra pas ces visages dans les médias. » Ce sont donc les nouveaux martyrs de Francis Michel qui, toute sa vie, aura désiré aller à contre-courant des puissants.
"Emmanuel Macron m’énerve !", fulmine-t-il. « Ses rencontres avec les maires ne sont que des mises en scène, avec des élus qui ont été triés sur le volet ! Il fait son show et a réponse à tout. Il croit sauver son mandat, mais il est fini ! »
« Comme pour la Révolution, pour Mai 68, de même, y aura-t-il un avant et un après ! Je crains un éclatement, que les revendications aillent tellement dans tous les sens que cela s’essouffle ! Mais je sais aussi que tous ceux que je connais sont extrêmement motivés ! Moi aussi, je continuerai, je soutiendrai ce mouvement jusqu’au bout ! »
https://actu.fr/normandie/bernay_27056/labbe-michel-gilets-jaunes-jai-retrouve-une-communaute-freres-2_21344282.html
Lla préfecture de l'Eure aurait décidé de saisir le parquet. Ces « chants hostiles » pourraient selon elle contrevenir à loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'Etat mais aussi constituer à un « outrage » à la personne du chef de l'Etat.
Une répression nouvelle contre les GJ:
délit de chanter dans une église des chants des GJ après la messe!
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C'est l'association diocésaine d'Evreux qui l'a conduit devant la justice en portant plainte pour « abus de confiance ».
L'ex-curé, âgé de 66 ans, qui a effectué son ministère pendant vingt-trois ans, est poursuivi pour avoir détourné à son profit 116 000 EUR (sur 23ans). « Il disposait de 11 comptes bancaires et 6 placements sur livrets d'épargne, et n'avait pas de contact avec l'évêch?, souligne la partie civile lors de l'audience. A la barre des témoins défilent les fidèles acquis à la cause de l'abbé Michel, qui remplissait l'église de Thiberville, 700 personnes se déplaçant pour ses offices traditionalistes. Ceux-ci ont même lancé sur Internet un site de soutien, recueillant bon nombre de messages. Au conseil municipal de ce gros bourg de 1 800 habitants, le prêtre incriminé n'a laissé que des bons souvenirs. Marie-Françoise Larroquelle, adjointe au maire, s'exprime en tant que simple administrée : « C'est une tempête dans un verre d'eau, cette affaire a été montée en mayonnaise pour un petit rien au départ. Je connais l'abbé Michel depuis longtemps, il a mon entière confiance ».
Au diocèse, c'est un autre son de cloche. « J'ai suspendu Francis Michel de ses fonctions pour des malversations financières, martèle l'évêque d'Evreux, Mgr Christian Nourrichard. Il gardait le produit des quêtes et des casuels, utilisant cet argent revenant au diocèse pour acheter des bijoux, des piercings, régler des notes d'hôtels et de restaurants à Paris ou encore verser des sommes à quelqu'un qu'il hébergeait au presbytère. »
L'abbé Michel réfute en bloc tout ce qui lui est reproché par le tribunal : « Non, je n'ai pas soustrait d'argent sur les comptes de la paroisse, non je ne me suis pas enrichi personnellement mais je ne prends jamais de vacances, j'ai des économies personnelles et je fais des dons, organise des camps pour les enfants ainsi que des pèlerinages. »
Déchu de sa charge de curé par le Vatican, il est désormais à la tête d'un « mini-ministère » en tant que recteur de l'église de Planquay dans l'Eure. Le tribunal correctionnel d'Evreux a requis une amende de 5 000euros à son encontre.
Connaissant assez bien le milieu des prêtres, cette façon est cavalière mais ce prêtre agit, en luttant. Et comme tous ces prêtres qui combattent l'injustice et qui héberge, il est classique de faire ainsi.
116 000 EUR (sur 23ans) correspond à ~5000euros/an.
Il est aussi très classique que l'évêque doit assurer la "tranquilité et le service d'ordre dans son diocèse" et essaie d'isoler ce type de prêtre.
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