Cette vidéo amateur prise par un riverain depuis sa fenêtre, et que nous diffusions, a depuis été versée à la procédure. Elle sera étudiée par la 18e chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Bobigny. On y voit bien plusieurs hommes littéralement tabassés à coups de matraque, de pied et de poing au visage.
Des policiers accusés de violences lors de l'évacuation d'un squat à Bagnolet
Le document ne figure pas dans le complément d'enquête menée par un officier de police judiciaire (OPJ) auprès des fonctionnaires présents le jour de l'évacuation.
La police a-t-elle caché ces images ?
Pourtant, il s'agissait bien, pour ce dernier, de réaliser « un album photographique des clichés les plus explicites pour comprendre les circonstances de l'interpellation des trois prévenus » qui devaient notamment comparaître mercredi pour « rébellion et incitation à la rébellion » contre des policiers — dont deux ont subi des blessures et plusieurs jours d'incapacité totale de travail.Et pour cause : les documents envoyés par les policiers présents lors de l'évacuation correspondent à « un montage vidéo compilant un certain nombre de « moments forts » de cette évacuation « et non du film complet de l'intervention, ce qui empêche d'accéder à une compréhension de la totalité de la scène », indique l'enquêteur sur procès-verbal.
Et la version policière ne mentionne pas la scène que nous diffusons. L'enquêteur décrit en revanche une « séquence, d'une durée totale de treize minutes […] intitulée "Éviction Squatters Bagnolet" précisons qu'il ne s'agit pas d'un seul et même rush mais […] d'un assemblage de différents plans postérieurement au tournage de la vidéo […] ».
S'il n'évoque pas de « violences », comme le dénoncent les avocats des prévenus, l'OPJ chargé du dossier distingue en revanche « une situation de plus en plus confuse […] des individus qui refusent obstinément de descendre, se lient par les coudes, l'un d'eux retenu par ses mains, menaçant même de se jeter dans le vide ».
Il notera également : « Les effectifs de police (qui) décident alors d'intervenir et de défaire la chaîne humaine que les migrants ont essayé de constituer. Constatons que chaque individu est éloigné par plusieurs fonctionnaires, puis menotté et conduit à l'écart ».
Les avocats de la défense dénoncent un «montage» policier
Pour les avocats de la défense, « c'est clair : les effectifs sur place ont donc délibérément transmis un montage, sur lequel par ailleurs on ne voit aucune violence de la part des interpellés ».
En attendant le renvoi du procès, le 13 mai, et le visionnage de cette vidéo par le tribunal, le contrôle judiciaire des trois prévenus a été levé.
Solidarité et fraternité
Solidarité avec les migrants tchadiens qui passent en procès le mercredi 23 octobre à Bobigny, suite à l’expulsion du Transfo le 3 juin dernier.Le 1er juin 2019, nous avons essayé d’occuper l’ancien squat du Transfo, au 57, avenue de la République à Bagnolet. Il était vide depuis 5 ans, il est toujours vide depuis. Deux jours après, la police et les gendarmes mobiles sont venus nous expulser et ont utilisé la force contre nous.
L’État français utilise la police et l’armée contre les pauvres en France, mais aussi partout dans le monde. Ils nous ont tabassés, torturés, humiliés devant tout le monde pendant l’expulsion et placés en garde à vue. En nous frappant, un commissaire s’est cassé un doigt et son chauffeur a cassé son pied. Ils nous accusent de les avoir tapés.
Suite à cela, trois personnes passent en procès le 23 octobre au TGI de Bobigny à 13h.
Nous sommes un collectif de jeunes Tchadiens qui galèrent dans la rue, on a essayé d’occuper plusieurs bâtiments pour se loger et à chaque fois la police intervient pour nous expulser et nous tabasser. Même dans la rue, nous sommes harcelés par la police et les gendarmes.
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