Un sit-in pacifique gazé à 20cm des visages Merci au journaliste Clement Lanot
Le blocage et l’évacuation ont eu lieu vendredi sur le pont de Sully. Des images de l’intervention des forces de l’ordre ont été largement partagées sur Twitter : elles montrent des policiers aspergeant abondement de gaz lacrymogènes des militants participant pacifiquement à un sit-in lors de l’occupation de ce pont du centre de Paris par l’organisation Extinction Rebellion. Né au Royaume-Uni, ce mouvement prône la "désobéissance civile" pour lutter contre le changement climatique."Les forces de l’ordre sont arrivées vers 13h et après 10 ou 15 minutes plutôt calmes, les CRS ont commencé à évacuer les bloqueurs assis en première ligne", a raconté samedi soir l’une des militantes, qui a voulu être désignée sous le prénom de Flora. "Comme ensuite ces bloqueurs revenaient, ils ont opté pour leur stratégie du gazage à 20 cm du visage", a-t-elle ajouté. "L’évacuation a duré 40 à 45 minutes, vers 14h le pont était rendu à la circulation."
"On était sur un lieu non déclaré, c’est le principe de la désobéissance civile", a-t-elle poursuivi. Selon elle, l’action devait initialement avoir lieu sur un autre pont, le pont au Change, et Extinction Rebellion en avait "prévenu la préfecture".
La vidéo d'un journaliste a été vue plus 1.5 million de fois (ce lundi 1juillet à 10h) et a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux et les sociétés européennes. L'image de la France, des forces sécuritaires notamment ces "professionnels" CRS et de ce gouvernement se dégradent encore plus. Nous sommes en train de gagner notre guerre psychologique.
Réactions des macroniens
"Quand j’ai vu ça , je me suis posé des questions et j’ai regardé la vidéo dans son entier", a réagi ce dimanche le ministre de l’Écologie, François de Rugy, sur BFMTV."Au début les CRS appellent les manifestants à débloquer (...) Ce sont des manifestants très radicaux. Quand vous leur demandez pacifiquement de dégager la voie, ce qu’ont fait les forces de l’ordre avec des hauts-parleurs et qu’évidemment ils refusent (...) on est obligé de mobiliser des CRS pour prendre les personnes une par une et essayer de les enlever", a affirmé le ministre.
"Ça se finit par l’utilisation de gaz qui ont pour but que les gens s’en aillent", a-t-il ajouté.
Christophe Castaner a demandé un rapport au préfet de police de Paris sur les modalités de l’évacuation controversée vendredi à Paris d’une manifestation écologiste.
Selon la préfecture de police, les forces de l’ordre sont intervenues pour faire "cesser l’entrave à la circulation générée par cette action". Après avoir demandé aux responsables "à plusieurs reprises de se disperser" et "devant leur refus de quitter les lieux», des sommations ont été effectuées sans plus de succès.
"Ce rassemblement a ensuite été dissipé par la force publique", relate la préfecture de police, qui précise que deux personnes ont été placées en garde à vue pour délit d’entrave à la circulation.
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