En revisionnant cet épisode burlesque, après les 9 mois du mouvement des gilets jaunes, des centaines jeunes qui ont été mis à genoux, des gilets verts décrocheurs de portrait, des gilets noirs au Panthéon..., Emmanuel Jean-Michel Frédéric Macron, lauréat du concours général de français en 1994, élève du lycée Henri-IV, m'inspire non plus du dégoût mais de la pitié. Cet homme me semble avoir été marqué par son stage de l’ENA de six mois en ambassade à Abuja au Nigeria, se comportant encore plus mal que Buhari. Lié au "club d'influence" le plus puissant de France, Le Siècle, il aime jouer du théâtre et confondre théâtre et vie réelle, ce qui fut un point à l'origine du conflit entre Rousseau et Voltaire.
Il est intéressant de remonter le temps et de voir la réaction médiatique lorsqu'il a été "promu" ministre de l'économie lors du VallsII il y a 5ans.
août 2014
ENQUETE: La bombe Macron
Casting idéal, Macron à Bercy ? Casting symbolique, à coup sûr, parce que le parcours de l'ancien secrétaire général adjoint à l'Elysée (de mai 2012 à juillet 2014) se prête à la caricature. Jeune (36 ans), brillant (scolarité exemplaire couronnée par l'Inspection des finances), banquier d'affaires (quatre années chez Rothschild), libéral option gauche (une incongruité pour beaucoup), avec cette touche intello qui brouille les pistes.
Pour les communistes, les écologistes, et la gauche du PS, il est et reste un ami de la finance. Et pour Guillaume Balas, eurodéputé, membre du mouvement Un monde d'avance, un ennemi de la démocratie : "Macron incarne ce courant au sein des élites bancaires et technocratiques, où l'on estime être quelques-uns à savoir et à sauver le pays, malgré lui." Henri Emmanuelli, lui-même ancien de Rothschild (comme "directeur adjoint, salarié", précise-t-il au Parisien du 31 août), apprécie "Emmanuel" sur le plan personnel, mais fustige "Macron" sur le plan politique : "Il est social-libéral [...], cette position qui se targue de modernité pour justifier la régression sociale."
Un bleu qui ne s'est jamais présenté aux élections
De quoi Macron est-il le nom ? De deux décisions politiques de François Hollande et Manuel Valls. D'abord, la clarification : oui, ce gouvernement aime les entreprises, il le leur dit (discours de Manuel Valls au Medef, le 27 août) et il le prouve : "Les patrons sont assurés qu'a minima ils ne subiront plus de mesures hostiles", affirme l'un d'entre eux. Pour que le symbole soit plus éclatant, Macron hérite d'un ministère de plein exercice.
Comme souvent, l'Histoire s'écrit dans l'improvisation. A la fin de mars, Emmanuel Macron rêve de devenir secrétaire d'Etat au Budget. François Hollande ne veut pas : on n'envoie pas un bleu de 36 ans, qui ne s'est jamais frotté aux électeurs et au Parlement, à un poste où il faut, chaque année, porter la loi la plus emblématique de la République, le budget de l'Etat. L'inconscient parle aussi : faire un tel cadeau à un pur techno, si jeune, alors que lui, François Hollande, n'a jamais été ministre !
Au PS, Macron est devenu un gros mot
Macron en veut au président, mais se prépare une nouvelle vie. Il va donner des cours, une fois par semaine, à Berlin et à Londres, créer une start-up d'enseignement sur Internet. Le mardi 26 août, tout est prêt. A 15h26, le site Wansquare annonce même son arrivée à la London School of Economics. Peu après 18h30, sur le perron de l'Elysée, le secrétaire général, Jean-Pierre Jouyet, prononce son nom comme ministre de l'Economie. Il esquisse un sourire de plaisir. Son poulain - il est, avec Jacques Attali, le découvreur de Macron - est propulsé à Bercy... "C'est le meilleur d'entre nous !" confie Jouyet à L'Express.
La veille, alors que le gouvernement Valls, démissionnaire, se recompose, Jouyet sonde Macron. Le lendemain matin, il en parle au président et, vers 15 heures, François Hollande contacte son ancien collaborateur. Qui demande un temps de réflexion, pour consulter sa famille. Ce moment sera bref. Quand sa nomination est annoncée, l'intéressé se trouve au Touquet, dans le Pas-de-Calais, où il possède une maison. Et ne sait comment rentrer, le dernier train pour Paris étant parti...
"Macron est le grand gagnant de la séquence, il passe de l'anonymat à de grosses responsabilités", note un collaborateur du président. Un sondage de l'institut Odoxa (pour iTélé et Le Parisien) vient épauler le ministre : 57% des Français approuvent ce choix, une opinion partagée par les sympathisants de droite (57%) et de gauche (59%).
Mais, au sein du Parti socialiste, le personnage est clivant et sa nouvelle fonction expose l'ancien conseiller à une forte pression. Celle des médias, à l'affût du moindre (faux ?) pas du débutant. Celle des réseaux sociaux, qui saluent son arrivée par une explosion de comptes Twitter factices à son nom. Du coup, Emmanuel Macron crée le sien, le vrai, avec un premier message indiquant... qu'il est au travail et parlera plus tard.
Celle des socialistes, enfin et surtout. A l'université d'été de La Rochelle, Macron est devenu un gros mot. Manuel Valls remercie Arnaud Montebourg pour son projet de loi sur la croissance, mais ne cite pas une fois son successeur - alors qu'il saluera la plupart des membres de son gouvernement. Tout juste fait-il allusion à lui, provoquant aussitôt quelques huées, qui se prolongent avant que les militants du PS ne comprennent que le Premier ministre a changé de personne.
(de nombreux PS "détestent" Macro y compris le balaninu-de-coeur, de Cateri au-dessus de Lumiu et de Algajola, Henri, décédé le 21 mars 2017, et qui regrettait de ne pas avoir baigné dans la double culture 'J'ai senti l'odeur de la Corse, et je n'ai plus rompu les amarres' ; voir ci-dessus pour le ressenti des vieux du PS).
Pour retourner la salle, il s'attarde en effet sur Najat Vallaud-Belkacem, la nouvelle ministre de l'Education, et s'assure ainsi un succès de tribune. Quelques minutes plus tôt, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, use exactement du même stratagème. Comme le chef du gouvernement, il a la citation généreuse. Comme lui, il ne pousse pas l'audace jusqu'à nommer Macron.
La discordance touche aussi certains membres du gouvernement. Si Marylise Lebranchu promet que "Macron va étonner, qu'il n'est pas du tout ultralibéral", l'un de ses collègues grince : "C'est un techno qui ne connaît rien à l'industrie. Nous avons déjà une financière, Laurence Boone, comme conseillère à l'Elysée. Et puis Macron a un tel ego qu'il va l'ouvrir au lieu de la jouer calmement."
(quelle vérité !!!)
Sur un point, ce ministre dit vrai : Macron n'a pas une piètre idée de lui-même. Charmeur et séducteur, il est aussi très sûr de sa valeur. Mais, le nouvel hôte de Bercy aborde son job avec prudence et une langue de bois encore mal dégrossie. "Je vais aller au contact et à l'écoute des salariés, explique-t-il à L'Express, le 29 août, je veux être le ministre de la vie économique des Français, de leur vie quotidienne, celui des entreprises, grandes et petites, des territoires."
Comment vit-il les réactions à sa nomination ? "Elles disent quelque chose du mal français, à la fois politique et civilisationnel. La situation française est difficile, et la France a l'habitude de gérer ces moments-là dans la douleur et la conflictualité. Or je pense que l'une des conditions pour s'en sortir, c'est la confiance."
La gauche, Emmanuel Macron dit l'avoir épousée dès son adolescence. Il a commencé là où l'on ne l'attend pas, chez Jean-Pierre Chevènement - qu'il revoit aujourd'hui - au Mouvement des citoyens (MDC). En 1998, il effectue son stage de Sciences po à la mairie de Paris, auprès de Georges Sarre, assiste aux journées d'été du MDC à Perpignan. Pourtant, la fréquentation de Paul Ricoeur le rapproche intellectuellement de la gauche incarnée par Michel Rocard (lui aussi ami de la Corse où il y est enterré), devenu un ami.
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