Ce mardi 17 septembre, plusieurs opérations de contrôles se sont tenue dans les vignes du Beaujolais. L'objectif ? Vérifier que tous les travailleurs employés par les viticulteurs, en cette période de vendanges, sont bien déclarés.
L'enquête, confiée à l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI), vient d'aboutir à la mise en examen de trois Bulgares et un Français, dirigeants ou intervenants au sein d’une société fictive de travail temporaire. Âgés d’une « trentaine à une soixantaine d’années » et déjà connus de la justice pour des « faits mineurs », les quatre interpellés sont poursuivis notamment pour « travail illégal en bande organisée », « traite des êtres humains aux fins d’exploitation par le travail en bande organisée » et « association de malfaiteurs ».
167 victimes présumées
Selon le parquet à Sofia, 167 victimes présumées de ce trafic de personnes ont été dénombrées dans le cadre d’une double enquête ouverte en France, en février dernier par la Juridiction inter régionale spécialisée (JIRS) de Lyon et en juin en Bulgarie, grâce à l’unité européenne de coopération judiciaire Eurojust.Au total, plus de 80 enquêteurs ont été mobilisés ces derniers mois pour démanteler le réseau franco bulgare.
« Pauvres et illettrés, ils signaient des contrats en français qu’ils ne comprenaient pas avec la promesse d’être payées soixante euros par jour (...) Les organisateurs du réseau retenaient ensuite la plus grande partie de leurs salaires qu’ils investissaient en immobilier et dans le commerce », a ajouté .
Travaillant pour « quatre employeurs français de la région de Lyon », ces vendangeurs étaient installés dans des tentes, dans le département du Rhône, selon la même source.
Les investigations vont se poursuivre entre la Bulgarie, la région lyonnaise et la Saône-et-Loire. La responsabilité des viticulteurs ayant fait travailler ces ouvriers devrait être étudiée.
« LA MOITIÉ DU VIGNOBLE BEAUJOLAIS EST RAMASSÉE PAR DES BULGARES »
Après les contrôles réalisés mardi 17 septembre, le président d’Inter-Beaujolais avait déclaré : « L’atmosphère administrative est pesante, mais ça fait des années. La moitié du vignoble beaujolais est ramassée par des Bulgares. »
Car dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, les viticulteurs sont obligés de se tourner vers l’étranger pour recruter. Et notamment les pays de l’Est. Les viticulteurs passent par des sociétés d’intérim basées dans ces pays.
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