Le 8 décembre 2018, Antoine Boudinet manifestait pour le climat, à Bordeaux. Ce même jour, le cortège aux visées environnementales et celui de gilets jaunes finissent pas se confondre.
Place Pey Berland, des affrontements éclatent avec la police, au cours desquels le jeune Bayonnais aura la main droite arrachée par une grenade lacrymogène GLI-F4. Très vite après les faits, il a porté plainte pour "mutilation volontaire", contre le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et le préfet de la Gironde. Plainte classée sans suite.
Antoine Boudinet a largement évoqué les événements qui ont amené la perte de sa main. Il est devenu une figure médiatique de la lutte pour l’interdiction des munitions contenant du TNT, comme la GLI-F4 ou les grenades de désencerclement. Contre l’usage aussi des lanceurs de balles de défense, les fameux LBD.
"Un simulacre d’enquête"
C’est le sens affiché de sa plainte contre le ministre et le préfet. "La plainte me permet de me dire que je n’ai pas perdu ma main pour rien", confiait-il à "Sud Ouest", au mois de janvier..Depuis, Antoine Boudinet milite avec le collectif Mutilés pour l’exemple. Il regroupe une vingtaine de personnes qui ont subi une blessure grave, lors des manifestations des gilets jaunes.
Jean-François Blanco, l’avocat d’Antoine Boudinet, a récemment reçu le procès verbal qui notifie le classement sans suite de la plainte de son client. "Au motif qu’on n’a pas retrouvé le policier qui a lancé la grenade", indique-t-il. Le conseil dénonce "un simulacre d’enquête." Il vise ici l’IGPN, chargé de mener cette enquête. Et il juge "invraisemblable" la décision de classement du procureur de Bordeaux.
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