Un motard Gilet jaune, jugé pour des violences sur des policiers lors d’une manifestation en avril, a été relaxé mardi par le tribunal de Lyon, où il est plutôt apparu comme la victime d’une interpellation musclée.
Le 6 avril, Didier M., 47 ans, employé de la Poste et père de famille, participe au cortège lyonnais avec son fils de 17 ans.
La fin de journée tourne mal : interpellé par des agents de la brigade anticriminalité (BAC), il est d’abord conduit à l’hôpital, où un médecin lui accorde cinq jours d’ITT, avant de passer 48 heures en garde à vue. On lui reproche d’avoir donné des coups en forçant un barrage de police. Poursuivi également pour rébellion, il comparaissait mardi.
Les deux membres de la BAC s’étaient constitués partie civile. Leur avocat, Me Laurent Bohé, habitué à plaider pour des policiers, a dû en faire venir un en urgence devant le tribunal, quand il a su que le parquet plaiderait la relaxe.
Le policier, qui portait une caméra ce jour-là, a assuré à la barre avoir vu le prévenu porter des coups, ce qui a conduit à son interpellation, «propre» bien que le motard ait tenté d’échapper aux menottes une fois plaqué au sol, selon lui.
Pour Me Bohé, la vidéo montre des «coups de boxeur» administrés par le mis en cause. Mais la procureure n’est pas de cet avis: «Franchement, je l’ai regardée dix fois, je ne le vois pas porter de coups (...) Il y a trop de faiblesses dans ce dossier».
"Je ne me suis jamais battu avec personne"
«Je ne me suis jamais battu avec personne», lâche de son côté Didier M. en retournant les accusations : «Quand j’ai vu mon fils se faire projeter au sol et se faire matraquer par des policiers, je suis allé vers eux pour leur demander pourquoi ils faisaient ça. Et les coups ont commencé à pleuvoir sur moi».«C’est le dossier de la mauvaise foi, si ce n’est du mensonge», a tonné son avocate, Me Amandine Fabrègue.
Le tribunal a relaxé Didier M. en déboutant les policiers de leurs demandes d’indemnisation. «On est soulagés mais on ne devrait pas car la victime, c’est lui», glissait un proche du prévenu après l’audience.
Le 13 avril, une semaine après les faits, les motards «gilets jaunes» avaient déployé sous les yeux de la BAC une banderole l’accusant de «lynchages». Une dizaine d’entre eux ont reçu, depuis, des amendes pour des infractions au code de la route qu’ils auraient commises lors de cette manifestation.
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