Après la mort de deux policiers ce week-end de début avril 2019, le syndicat Alternative Police-CFDT avait appelé dimanche, à "des actes concrets" pour endiguer ce "fléau".
"Nous venons d'apprendre le 25e suicide d'un policier à Alès le 7 avril, par pendaison. Il avait disparu depuis le 1er avril. Son corps vient d'être retrouvé", a déclaré Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative Police-CFDT.
Cette organisation représentative précise, dans un communiqué, avoir appris "avec effroi, tristesse mais également avec une très grande colère que deux policiers se sont encore donné la mort" : une policière à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) et un policier à Alès (Gard).
Des "suspicions de suicide"
Selon Le Parisien, une fonctionnaire de la brigade de nuit de Conflans-Sainte-Honorine, âgée de 37 ans, se serait donné la mort avec son arme de service à Guainville (Eure-et-Loir), dans la nuit de samedi à dimanche.Le corps d'un policier du commissariat d'Alès, âgé de 49 ans et disparu depuis une semaine, a quant à lui été retrouvé dimanche matin, lors d'une battue dans un bois dans le Gard, selon France Bleu Gard Lozère et La Dépêche du Midi.
Le service d'information et de communication de la police (SICoP) a confirmé ces informations, précisant toutefois qu'il ne s'agissait pour l'instant que de "suspicions" de suicides. Des autopsies doivent encore être réalisées.
Vint-cinq suicides 01janv-07avril2019
L'association "Mobilisation des policiers en colère" (MPC), qui se veut indépendante des syndicats, évoquait dans son dernier bilan diffusé vendredi 5 avril sur son site internet, un total de 23 suicides et un mort en service depuis le début de l'année dans la police nationale."Bien que les raisons du passage à l'acte restent multifactorielles, entre problèmes privés et situations professionnelles compliquées, il y a incontestablement une véritable souffrance des policiers confrontés quotidiennement à la misère sociale, à la pression hiérarchique et aux missions successives sans possibilité de repos régulier", estime Alternative Police-CFDT.
En mai 2018, Gérard Collomb, alors ministre de l'Intérieur, avait pourtant lancé un plan de mobilisation pour renforcer la prévention des suicides parmi les membres des forces de l'ordre. Une initiative que le syndicat juge trop timide "pour endiguer le fléau des suicides".
Alternative Police-CFDT précise ainsi avoir mis en place depuis le mois de février un groupe de travail sur les questions du suicide et des risques psychosociaux et avoir l'intention de faire des propositions sur le sujet au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner au mois de mai.
Selon un rapport sénatorial publié en juin dernier, le taux de suicide dans la police est supérieur de 36% à celui observé dans la population générale.
https://www.leprogres.fr/france-monde/2019/04/08/suicide-chez-les-policiers-un-syndicat-appelle-a-endiguer-ce-fleau
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